“Fish Tank” ou le mystère de la solitude
Katie Jarvis - 2009 © Holly Horner
Mia a quinze ans. Son adolescence est cernée de HLM. Oscillant entre des rapports conflictuels avec sa mère célibataire et sa petite sœur, sa seule passion apparente semble être la danse. Plus précisément le hip hop. Dans les halls de son quartier, elle danse.
Durant l’été, sa mère rentre à la maison au bras d’un nouvel amant. Son nom est Connor. Il s’installera chez elles modifiant radicalement leurs destins.
Cette œuvre indépendante est le théâtre de nombreux drames sociaux. Réalisé par Andrea Arnold, Fish Tank est très bien accueilli par la critique. La réalisatrice a notamment reçu le prix du jury du Festival de Cannes en 2009.

Au-delà du scénario, sur lequel je ne m’étendrai pas (afin de vous laisser l’entière appréciation), ce film est beau.
Les plans employés, les décors sélectionnés, la violence de son regard.
Fish Tank a été tourné à l’Est de Londres. Ce choix n’a rien d’aléatoire. La réalisatrice a souhaité intégrer ses personnages à de grands espaces. C’est une manière de les confronter à ces endroits désolés, à ces aires de stationnement ainsi qu’au cours que prend la Tamise en cet endroit.
Un film gris virant au bleu, bitter sweet par excellence.
Dramatique à plusieurs échelles, cette œuvre dresse un bilan de cette jeunesse, belle par nature, égarée, à la recherche de passion.
Il va sans dire, Fish Tank est un incontournable. Le nier serait rejeter les chefs-d’œuvre qu’il a permis. The Florida project en fait partie et retrace ce destin peu ordinaire, le sublimant d’une teinte orange, lavande ou rose.
Jean Genillon-Fricotelle
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